Contenu
Les anciens éditoriaux
Au Viêt-Nam, nous voilà plongés au cœur d’un pays qui a tristement fait la Une des quotidiens occidentaux pendant les années de guerre du siècle passé. Aujourd’hui, la Nation tout entière semble se réveiller d’une léthargie millénaire et ne fait pas exception aux sirènes du consumérisme et du langage uniformisant de la mondialisation.
Pour autant, le Viêt-Nam n’a pas vendu son âme au diable. Il a su, là au contraire, et à contre-vent, un peu comme le saumon lorsqu’il revient à la source du torrent, ne pas tourner le dos à ses traditions et à ses deux grandes valeurs : la terre et la poésie. En avril dernier, l’association A.V.E.C. a été un acteur central dans l’élaboration d’un projet solidaire en milieu scolaire dans la commune de Hoa Hai (District de Ngu Hanh Son, Province de Da-Nang) dans un dispensaire/orphelinat tenu par une association française.
L’idée de s’impliquer et d’impliquer des jeunes dans une éducation à la coopération et à la solidarité internationale demeure une valeur forte, et j’allais dire une "raison d’être", de notre association.
C’est la raison pour laquelle une charte éthique a été votée en assemblée générale ordinaire le 24 juin dernier afin de poser un cadre moral à l’ensemble de notre action, présente et future, ici et là-bas. Beaucoup plus qu’un "gadget" supplémentaire, il nous est apparu fondamental d’inscrire celle-ci dans la vision que nous avions des échanges dits nord-sud car l’évoquer est une chose, l’inscrire en principe une autre...
Et puis, faut-il insister mais le Viêt-Nam de Marguerite Duras est autant celui de Ho Chi Minh, d’Alexandre Yersin autant celui d’Alexandre de Rhodes, de l’occidental amoureux des paysages autant de l’homme d’affaires nippon, de la paysanne de Mai Chau autant celui du bonze de la rivière des parfums...
Mais si le Viêt-Nam a su se donner généreusement à toutes ces femmes et tous ces hommes, il y a bien une chose qu’il n’a pas su donner. Qu’il n’a pas pu donner. Qu’il n’a pas voulu donner. C’est la terre. Vous aurez beau vous y prendre très tôt, jamais vous ne pourrez la lui confisquer. Il ne reste qu’à "se perdre" comme l’écrit Duras, dans ce beau pays, vert et rieur, fragile et orgueilleux, et finalement très laborieux et poétique à la fois. C’est ce paradoxe vécu au quotidien qui fait dire que le Viêt-Nam est bel et bien un pays qui a une âme.
Et elle, elle n’est pas à vendre.
Bonjour à toutes et à tous !
Et oui c’est la reprise ! Durant cette période estivale, j’ai été amené à collecter l’information par-ci par-là pour notre futur projet à Đá Nẵng en faveur de l’enfance défavorisée...
La nouvelle équipe qui compose le bureau de l’association est presqu’au complet car il manque toujours en ce début de mois de septembre un Président-adjoint !! Alors les bonnes volontés sont les bienvenues !!! Une rencontre de ce bureau devrait avoir lieu au courant de ce mois (samedi 23 septembre 2006) pour pouvoir lancer officiellement toutes les actions de financement dudit projet ainsi que mener la réflexion nécessaire en amont...
J’ai été en contact également une bonne partie du mois de juillet avec une élève du Lycée Lê Quý Đôn des classes bilingues de Đá Nẵng ...Vive Internet et le "Chat" via yahoo messenger !!! Les échanges furent très nombreux et fructueux à la fois !
Nous accueillons le dimanche 17 septembre 2006 à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle notre amie et professeure de français du Lycée Lê Quý Dôn, Giang Vi Thanh, elle vient pour un an dans le cadre d’un Master 2 à Lille III !!
A bientôt pour d’autres nouvelles !
Le bureau de l’association s’est réuni ce mercredi 4 octobre 2006 à Douai au Café L’équitable. Ne manquait à l’appel que Charlotte, la trésorière adjointe ! Mais elle était excusée... Une mise au point de la politique générale de l’association a pu être rapidement et clairement exposée par le Président et les échanges qui ont suivi ont témoigné de cette volonté de faire avancer l’association A.V.E.C. vers une plus grande participation des uns et des autres que ce soit à l’interne qu’à l’externe. Cela est très important. L’initiative et les décisions ne reviennent pas à un groupe restreint et encore moins au président tout seul : l’association n’a de légitimité que parce ce qu’elle est forte des valeurs et des critiques issues d’autres adhérents. C’est dans l’acceptation de l’autre dans ce qu’il a de différent que les choses seulement peuvent avoir une chance d’avancer. Nous en sommes, au sein de l’association, profondément convaincus.
Lors de cette réunion, nous avons redis tout l’intérêt et le sens du projet adopté le 23 septembre dernier. La cohérence du discours des membres du bureau par rapport au dit projet a été présentée comme un élément fondamental dans la réussite d’une telle démarche. La notion de respect envers les uns et les autres (mais aussi vis-à-vis de nos partenaires et amis Vietnamiens) a aussi été soulignée avec force tant il est important d’accepter de se remettre en cause et de comprendre dans le même temps que l’erreur est parfois un véritable facteur de réussite.
Enfin, l’éditorial de ce mois serait incomplet si nous n’évoquions pas également ce début d’octobre où un terrible typhon nommé "Xangsane" s’est abattu sur la ville et la province de Da-Nang causant au passage d’énormes dégâts humains mais aussi matériels estimés à plusieurs milliards de dongs. A l’heure actuelle, on se redresse peu à peu de cet aléa climatique et déjà il faut penser à réparer les vies brisées et partir de nouveau sur la route du quotidien.
Déambulant dans la salle d’exposition de la Halle aux Draps, je me suis surpris à redécouvrir des photographies sur le Vietnam que je pensais déjà connaître. Je me rends compte aujourd’hui que les images présentes dans cette salle d’exposition me sont pour la plupart inconnues.
Je m’explique. Non pas que j’aie été frappé d’une amnésie soudaine ou qu’un virus étrange m’ait été inoculé, mais l’image s’amuse à me rappeler qu’elle n’est pas le réel. Mon regard, d’une manière très subjective, s’est concentré sur des visages, des paysages qui m’ont touché. A travers l’objectif de mon appareil photo, j’ai vu ce que je voulais, ce que je croyais voir.
Une fois ces photographies développées et mises aux murs, elles me révèlent une somme de détails que je n’avais pas vue, détails que ma mémoire visuelle n’avait pas jugés bon de me signaler.
Des regards échangés, des gestes quelquefois étranges, des sourires ou des visages fermés : on pense que cela est si simple d’enfermer une réalité dans une petite boîte qu’elle se complaît, à son tour, à jouer avec nos perceptions, avec nos sens.
Oh bien sûr l’on retrouve la cité que l’on voulait absolument immortalisé ou des détails qui nous avaient intrigués, mais autre chose s’insinue dans ces photographies, chose qui me fait toujours répondre avec gêne lorsque l’on me demande : « ces photographies sont de vous ? »
En partie, devrais-je dire, pour le reste, je n’y suis pour rien. Et j’aime me rappeler que ces quelques fenêtres sur le monde vietnamien sont le plus souvent les traces d’une réalité qui me questionnent et me demandent « et vous, qu’y voyez-vous ? ».
Je crois que tant que je n’aurai pas de réponse (et puis-je en avoir une de définitive ?) ces « lointaines contrées » (si proches lorsque l’on y est) continueront de me fasciner. Mais ne nous y trompons pas, vu de Da-Nang, la France me paraissait alors être, elle aussi, une lointaine contrée avec ses saveurs et ses mystères impénétrables.
A quand une exposition vietnamienne sur le Nord de la France ? Méfions-nous, nous serions surpris peut-être de ne rien y reconnaître !